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5 femmes exceptionnelles dans l’histoire du bijou.
Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, plongeons à la rencontre de 5 femmes qui ont marqué le monde du bijou.
L’icône scandaleuse : Gabrielle Chanel.
Gabrielle Chanel (1883-1971), véritable artiste et femme d’affaires redoutable, a fait sa renommée dans le monde de la couture et du parfum. En 1932, elle dépasse encore un peu plus les frontières de ces univers jusque-là très masculins en arrivant avec fracas dans le monde du bijou.
Sa première collection, « Bijoux de Diamants », scandalise. Elle amène une vision nouvelle, qui découle d’un rapport au corps inédit, avec des bijoux sans fermoir, pensé pour des femmes en perpétuel mouvement. Sa raison principale est de ne pas entraver le corps.
« Pour oublier la crise, il n’est rien de tel que de pouvoir contempler de belles choses nouvelles, que l’art de nos artisans ne cesse pas de mettre au jour ».
C’est par cette citation que Gabrielle Chanel lance sa collection céleste, remplie de lunes, d’étoiles et de comètes.
Déterminée, elle poursuivra dans le bijou malgré un milieu qui tentera de l’empêcher de continuer. Libre et indépendante, elle s’imposera sans jamais reculer.
« Elle imposait de l’invisible ; elle imposait au tapage mondain la noblesse d’un silence »
- Jean Cocteau.
https://www.flickr.com/photos/69017136@N04/
Ligne Diamant de 1932 de Chanel / crédit : Jonathan Frantini
L’audacieuse : Jeanne Toussaint.
Jeanne Toussaint, née en Belgique en 1887 dans un milieu modeste, a des rêves de joaillerie. Sa provenance sociale ne cesse cependant de la bloquer et de l’empêcher de se faire un nom. Il faut attendre que Louis Cartier reconnaisse son talent, pour que ce dernier puisse apparaître avec éclat. Elle tiendra même les rênes de la maison Cartier !
Son audace la pousse à proposer des créations autour d’animaux (la panthère deviendra indissociable de sa marque de fabrique), à mélanger des couleurs vives et à assembler des pierres multicolores avec originalité.
Jeanne Toussaint va jusqu’à inspirer le cinéma. En 2018 sort le film « Ocean’s 8 », dans lequel Anne Hathaway porte une reproduction du collier Jeanne Toussaint, que le reste des personnages de l'histoire cherchent à dérober.
Jeanne Toussaint
Broche Panthère, platine, or blanc, diamants, saphirs. Collection Cartier.
Credit photo: Warner Bros
L’innovante : Suzanne Belperron.
Précoce et travailleuse, Suzanne Belperron (1900-1983) commence sa carrière à 19 ans, dans un atelier parisien. Ne se laissant pas freiner par ses origines modestes, elle co-dirige rapidement cet atelier avec Jeanne Boivin. Ensemble, elles forment un duo de femmes créatrices qui s’affirment, chose peu commune pour l’époque.
Suzanne Belperron continue ensuite son ascension en rejoignant la maison Herz puis en la dirigeant après l’envoi de son créateur, Bernard Hertz, à Auschwitz.
Utilisant des matières peu conventionnelles à l’époque, comme le cristal de roche, la calcédoine ou la cornaline, elle innove le monde du bijou avec des arrondis, de la douceur et du volume, donnant un côté sensuel à ses créations. Celle qui joue avec la lumière et la transparence pour concevoir ses collections affirme attacher plus d’importance à la valeur artistique qu’à la matière du bijou.
Fidèle, Suzanne Belperron ne quittera jamais la maison Herz. Elle ne signera jamais non plus ses bijoux car elle disait :
« Ma signature, c’est mon style ».
Image © Condé Nast Archive/CORBIS
Crédit : Frank Everett
Elsa Perretti : la modernité
L’italienne Elsa Perretti se rebelle à 21 ans en quittant une famille riche et conservatrice pour devenir mannequin et gagner son indépendance. Elle s’installe à New York, déterminée à ce que personne ne l’arrête. Elle commence ainsi à créer des bijoux en 1969, à 29 ans.
Elle se débarrasse des diamants et de l'or pour privilégier l’argent, une matière plus abordable pour un large public de femmes. Elle démocratise la joaillerie pour la rendre plus accessible tout en s’associant à Tiffany & Co pendant plus de 50 ans. Ses créations deviennent synonymes de l'émergence de la femme active moderne.
Altruiste, elle se sert de son nom pour créer la Fondation Nando et Elsa Peretti, qui soutient des initiatives dans les domaines de l'environnement, du bien-être social et des arts.
Décédée en 2021, Elsa Perretti disait :
« Pour moi, être une bonne créatrice est la chose la plus simple au monde. Mais pour être une bonne personne, cela va être difficile. J'aimerais pourtant essayer. »
Crédit : Jack Mitchell / Getty Images
Manchette Bone Tiffany & Co
Caroline Scheufele : la voie vers l'éco-responsable
Accompagnée de son frère, Caroline Scheufele (née en 1961) prend la tête de l'entreprise familiale de bijoux et de montres, la maison Chopard. Déjà établi à l’international, la gageure est désormais de maintenir la maison Chopard en haut de l’affiche : ce sera avec le luxe éthique.
Caroline Scheufele fait de la joaillerie son territoire, laissant l’horlogerie à son frère. En 1998, on lui propose réinventer la Palme d'Or, décernée lors du Festival de Cannes. Depuis, la maison Chopard est la seule habilitée à fabriquer ce prestigieux prix du cinéma.
Avec cette volonté de luxe éthique, Caroline Scheufele frappe fort. Depuis 2014, le trophée de la Palme d'Or est en or éthique, respectueux du travail et de l’environnement.
Chopard HO
Chopard HO
Qu’elles soient issues d’un milieu défavorisé, modeste ou aisé, ces 5 femmes ont deux points communs : ce sont des passionnées et elles sont déterminées à créer et à faire valoir leurs créations, peu importe les obstacles à traverser. Sources inspirantes, nous voulions leur rendre un petit hommage avec cet article.
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